Opéra triptyque

Publié le par Ecrit Libre Arcy-sur-Cure

Opéra triptyque

Un point rouge au milieu d’un univers où règnent les gris, les noirs et les bruns. Un reflet dans l’eau, une femme est assise en contemplation ou peut être en méditation au pied d’un immense objet noir, un pont, un hangar ou peut être une grue aux proportions gigantesques qui semble l’écraser de sa masse inquiétante. Elle est sereine la dame en rouge, immobile, comme figée pour l’éternité.

Le regard s’élève vers un soleil jaune, voici aussi un soleil rouge ; est-ce un mirage ?

Sous le soleil jaune glisse silencieuse une barque ; trois silhouettes y ont trouvé place. Le frêle esquif entre dans le port ; au loin la ville se profile nimbée de lumière et de mystère. Elle rentre au port la barque venant d’un pays lointain de l’autre coté de la mer, un pays de ténèbres et de froidures. Elles aspirent à la lumière et à la chaleur les trois silhouettes qui naviguent sur cette barque, la proue bien dressée comme celle d’une gondole.

Et la dame en rouge est toujours là, telle la petite sirène de Copenhague, elle accueille les voyageurs et leur montre le chemin vers la ville, vers la lumière.

Sous le soleil rouge, un couple observe la scène, ils savent, eux, la chaleur de la ville, ses rêves et ses espérances. Ils ont débarqué dans un lointain passé, venant eux aussi d’un monde incertain et pris par le charme du lieu, ils sont restés, ils ont bâti une maison et concrétisé leur soif de bonheur. Ils sont inséparables, leurs regards convergent vers les mêmes horizons.

Et la dame rouge assise sur son rocher, voit son reflet danser dans l’onde immobile, la musique se fait silence, parfum d’éternité.

Marc Bachelard

atelier d’écriture du 19 août 2013 dans la Chapelle du Beugnon - exposition « Chemin d’étoiles » par Nina Vidrovitch

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